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Et maintenant, quoi ?

Et bien maintenant, nous allons nous attaquer au gros du sujet, avec un ensemble de concepts majeurs de la psychologie, en essayant de rester clair et concis. Les sujets ne sont pas ici traités dans un quelconque ordre d'importance, mais dans un ordre logique facilitant la compréhension

Information, Cognition, Comportement

De manière générale, nous fonctionnons ainsi : nous recevons une information, d'origine externe (le monde qui nous entoure) ou interne (nos sensations corporelles, émotions, etc…), plus communément appelée stimulus, que nous traitons et analysons grâce au travers de plusieurs processus cognitifs. C'est que l'on appelle la cognition1, et cela induit souvent un comportement.

Les informations que nous recevons et celles que nous percevons ne sont pas identiques. Elles sont triées par plusieurs processus cognitifs, notamment les mécanismes de l'attention. Par exemple, dans une salle bruyante, nous recevons l'ensemble du son de la salle, mais nous ne pouvons pas percevoir tout ce qui s'y dit. L'information est triée afin de se concentrer sur l'essentiel, une discussion avec un ami par exemple, pour économiser nos ressources cognitives limitées (c.à.d le fait que notre cerveau soit purement et simplement incapable de traiter autant de donner)

Les comportements quant à eux sont l'ensemble des activités observables ou mentales volontaires d'un individu.
Lorsque le comportement est observable depuis l'extérieur (par exemple taper des mains), on parle de comportement ouvert.
Lorsque le comportement n'est pas observable (par exemple se forcer à penser à autre chose), on parle de comportement couvert.
Ces activités doivent être volontaires et/ou organisées pour être qualifiées de comportement. Un mouvement réflexe, bien qu'observable, ne peux pas être qualifié de comportement.

Personnalité

"La personnalité est un ensemble de caractéristiques d'une personne qui influence de façon unique ses cognitions (pensées), ses motivations et ses comportements dans des situations variées. Les traits de personnalité sont généralement considérés comme relativement stables à travers l'âge adulte. "
Le sujet de la personnalité est complexe. Il en existe plusieurs définitions, plusieurs modèles. La définition ci-dessus est assez vaste pour inclure ces variations.
La personnalité est donc un ensemble de traits de caractère, qui, ensemble, influencent notre manière de penser, d'agir et d'interagir avec le monde qui nous entoure. Elle se construit au cours de l'enfance et de l'adolescence, sur une base innée nommée tempérament, suite aux différentes expériences que nous rencontrons. Arrivé à l'âge adulte, notre personnalité se cristallise et se stabilise. Il est toujours possible de voir des changements mais ceux-ci sont beaucoup plus difficiles et longs à mettre en place.
Lorsque la personnalité cause une souffrance à l'individu ou à son entourage (le plus souvent une souffrance émotionnelle), on parle alors de personnalité pathologique ou de trouble de la personnalité.

Émotions et sensations

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Roue des Emotions de Plutchik

«Une émotion est une réaction psychologique et physique à une situation. Elle a d'abord une manifestation interne et génère une réaction extérieure. Elle est provoquée par la confrontation à une situation et à l'interprétation de la réalité. En cela, une émotion est différente d'une sensation[…]»

Les émotions sont des ressentis intérieurs intenses et brefs qui interviennent suite à notre interprétation d'une situation. Lorsque quelqu'un glisse sur un sol gelé, cette personne ressent de la peur. Une personne extérieure la voyant patiner pourra ressentir de la joie car elle trouve la situation comique. Une autre personne pourra ressentir de la tristesse que la personne ayant glissé ait pu se faire mal. L'interprétation de la situation, notamment par le biais de nos cognitions et de notre personnalité, est clé dans l'apparition des émotions.

Comme pour la personnalité et la plupart des concepts de psychologie, il existe plusieurs modèles et classifications des émotions.
Plusieurs modèles s'accordent à dire qu'il existe plusieurs émotions de base, avec divers degrés d'intensité. Ces émotions primaires forment, au fur et à mesure du développement, des émotions complexes, en s'associant. Dans le modèle de Plutchik les émotions de base sont la joie, la confiance, la peur, la surprise, la tristesse, le dégout, la colère et l'anticipation.

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Dyades primaires, secondaires
et tertiaires de la roue des
émotions de Plutchik

Ces modèles, utiles pour classifier les émotions et avoir une compréhension globale du fonctionnement affectif humain restent limités.
Les émotions humaines sont un spectre, un mélange infini de plusieurs états affectifs.

«[La sensation] est la conséquence physique directe (relation à la température, à la texture…). La sensation est directement associée à la perception sensorielle. La sensation est par conséquent physique.»
La sensation est le ressenti des stimuli externes ou internes perçus par nos sens. Les sensations les plus évidentes sont celles générées par nos cinq sens, la vue, l’odorat, le toucher, le goût, l’olfaction. Mais l’ensemble des ressentis physiques, par exemple l’impression d’avoir un poids sur la poitrine, ou un nœud à l’estomac, avoir la nausée ou des sueurs froides, tout cela est compris dans le domaine des sensations.

Humeur

L’humeur est un état émotionnel persistant. Nous avons vu précédemment que les émotions sont intenses et brèves. L’humeur au contraire est plus diffuse et persistante. Le DSM-V la définit comme une «émotion globale et durable qui colorie la perception du monde».
L’humeur est qualifiée selon deux critères : sa hauteur, si elle est plaisante ou déplaisante, et sa teinte, c'est-à-dire l’émotion principale qui colore cette humeur.
La hauteur est découpée en trois états :

  • L’humeur dysphorique, ou dysphorie, labile et désagréable, avec un sentiment déplaisant et dérangeant d’inconfort émotionnel ou mental, le plus souvent associé à une émotion désagréable.
  • L’humeur euthymique ou euthymie, un état émotionnel serein qui est considéré comme l’état de base de l’humeur.
  • L’humeur euphorique ou euphorie enfin, un état de bien-être et de joie persistant.

Le mot thymie est synonyme d’humeur en psychologie. Ainsi, les troubles de l’humeur sont aussi appelés troubles thymiques.

L’humeur est moins influencée par les événements récents que les émotions, cependant une accumulation d’événements avec une valeur émotionnelle similaire pourra influencer l’humeur dans la direction de cette émotion (par exemple, de nombreux événements générateurs de tristesse risquent d'amener à une humeur dysphorique.)

Du normal au pathologique

Le terme «normal» est souvent utilisé à tort et à travers, sans jamais apporter de définition de ce qui est normal et de ce qui ne l’est pas. Dans un monde tel que celui de l’Insurrection du Chaos, cette frontière est encore plus floue.

Encore une fois, il n’y a pas une case Normal et une case Pathologique, il s’agit d’un spectre influencé par de nombreux facteurs. Se poser les questions suivantes peut aider à déterminer s' il s’agit de quelque chose sortant légèrement de l’ordinaire ou d’une pathologie mentale :

  • Est-ce que le trait observé sors de la norme socio-culturelle ? Si oui, à quel point ? Est-ce légèrement différent ou extrêmement différent des habitudes socioculturelles de l’environnement de l’individu ? Cette caractéristique seule peut qualifier quelque chose d’anormal mais seule, elle est rarement suffisante pour qualifier quelque chose de pathologique.
  • Est-ce que le trait observé cause un impact sur un domaine important de la vie (école, travail, famille, amis, indépendance, etc…) ? Si oui, combien de domaines sont impactés et à quel point ?
  • Est-ce que le trait observé cause une souffrance cliniquement significative au sujet ? Si oui, depuis combien de temps et à quelle intensité ?
  • Est-ce que le trait observé cause une souffrance cliniquement significative à quelqu’un de l’entourage du sujet ? Si oui, depuis combien de temps, à quelle fréquence et à quelle intensité ?

Plus les critères remplis sont nombreux, plus on peut considérer un ensemble de traits comme pathologiques.


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