Jouska
Jouska (Nom commun) : Conversation mentale hypothétique et répétitive, souvent invasive, qui tente de prévoir ou relater un échange à venir ou de compléter un échange passé. Il peut s’agir d’une simple conversation, d’une réplique manquée ou encore d’une analyse cryptique. Sert de cage mentale permettant une connexion plus forte et intime avec les personnes d’un environnement social que dans la sphère restreinte de la vie quotidienne. Permet aussi en un sens d’échapper à l’amertume et la vacuité du futur.
Non sans un mal de crâne carabiné, dû à la bouteille d’alcool bon marché à moitié vide sur sa table basse, Mikahil se leva mollement de son matelas. Jetant vaguement la couverture usée dans un autre coin de son minuscule appartement, il se dirigea vers sa salle de bain.
Laissant tomber le sweat avec lequel il avait dormi sur le sol, il commença à inspecter son reflet dans le miroir.
Il ne ressemblait à rien.
Ses yeux marrons étaient cernés comme ils l’avaient rarement été et ses cheveux blonds partaient dans tous les sens. Un début de barbe se formait sur le bas de son visage et son regard était vitreux. Dans un soupir, il attrapa la brosse à dent délaissée sur le côté du lavabo et entreprit de se laver les dents, sans conviction. Crachant dans le lavabo il laissa la brosse tomber sur une étagère non loin et se dirigea vers le salon, qui lui servait aussi de chambre. Toujours sans aucune motivation il partit en quête d’un pantalon pas trop sale et d’un t-shirt plus présentable que celui qu’il portait depuis presque une semaine. Il retrouva son portable coincé entre deux coussins du canapé, histoire de voir l’heure il appuya sur le côté du téléphone mais rien ne s’afficha. Plus de batterie. Il le mettrais à charger au labo plus tard.
Dans la foulée Mikahil pris la petite boite grise posée près de la bouteille d’alcool, doucement il en sortit les petits appareils gris et les plaça sur ses oreilles. Il referma la boîte et la remis à sa place avant de prendre un jean qui pendait lamentablement sur le bras du canapé et de l’enfiler. Près de son lit reposait un t-shirt avec le logo du labo, il l’attrapa et, jetant l’autre t-shirt près de la couverture, le mis. Rassemblant une paire de chaussures il les mis sans faire les lacets. Il retourna chercher son sweat-shirt, pris sa blouse, son sac et ses clefs avant de claquer la porte de son petit appartement.
Allumant une cigarette, il descendit les quelques étages qui le séparaient de l'extérieur et ouvrit la porte de l’immeuble d’un coup de pied. Il y a quelques semaines de cela les gamins du quartier voisin avaient cassé la sécurité électronique et le propriétaire avait refusé de réparer les dégâts, depuis la porte ne fermait plus vraiment. Soufflant sa fumée dans l’air glacial de janvier, le scientifique se dirigea vers sa petite voiture, garée de l’autre côté de la route, alors qu’il traversait une voiture arriva à son niveau à toute vitesse, manquant de l’écraser. Il ne remarqua le véhicule que lorsque celui ci était trop proche pour l’éviter dans un saut. Heureusement pour lui la conductrice freina de toute ses forces s’arrêtant juste à temps.
La vitre du monospace descendit et une femme d’une cinquantaine d’années au cheveux délavés passa sa tête par la fenêtre.
“- Hé ! Ducon ! Tu foutais quoi au milieu de la route !” hurla t-elle à Mikahil, d’un ton aussi aimable qu’une porte de prison
Clignant plusieurs fois des yeux avant de répondre, le jeune homme leva placidement son majeur gauche en direction de la femme et dans le ton le plus blasé du monde lui répondit.
“- Je suis sourd, connasse.”
Profitant de la seconde de décontenancement de la conductrice, il se dépêcha d’atteindre sa voiture et d’y monter, espérant qu’elle n’allait pas décider de sortir de son véhicule. Il jeta son sac sans douceur sur le siège passager et démarra tout en s’attachant.
Un peu perturbé il regarda son tableau de bord. Sa voiture faisait un bruit étrange…
Surement ses appareils qui dysfonctionnaient encore, depuis quelques jours il avait du mal à tout bien entendre, très probablement un souci de batteries. Sans vraiment y faire plus attention que ça il pris la direction du centre ville.
Après plusieurs minutes de route et être sorti de la ville il tourna dans la forêt et se dirigea dans la base. Les froids bâtiments gris se détachaient nettement entre les arbres et sur le ciel encore légèrement assombri. L'horloge de la voiture indiquait 6h45, bien qu'elle retarde en réalité de presque vingt minutes depuis maintenant des mois. La grille et le poste de sécurité étaient maintenant en vue, il freina et déposa son badge sur la borne de contrôle par sa fenêtre entrouverte. Le bip de la puce résonna étrangement fort dans ses oreilles, presque trop.
Il devait vraiment faire vérifier ces putain d'appareils.
Avec un vague geste de la main à la personne qui tenait le poste de sécurité, il entra dans l’enceinte de la base 12.
Sur le parking les places se faisaient rares mais heureusement, après plusieurs minutes à tourner en rond, il finit par stopper sa voiture près des grilles d’enceinte. Une fois le moteur coupé et son sac sur l’épaule il sortit dans le froid, soulevant un peu de neige dans le mouvement.
Le vent soufflait fort, Mikahil le sentait s'engouffrer dans ses vêtements et soulever ses cheveux mais ne l’entendait pas. Le froid avait sûrement déréglé ses appareils. Il passa une main derrière son oreille et détacha un de ses appareils, il le tourna entre ses doigts avant de le remettre à sa place : il ne voyait rien d’étrange. Allumant une nouvelle cigarette, il se dirigea vers le bâtiment C : le secteur de recherche sur les entités. Agacé le scientifique tapota doucement ses appareils espérant qu’ils se remettent à marcher correctement. Le son de ses propres pas dans la neige sonnaient étrangement et commençaient à lui donner mal à la tête, enfin, un peu plus mal à la tête.
En passant la porte automatique du bâtiment C il jeta son mégot dans le cendrier proche de l’entrée et continua son trajet vers les laboratoires d’analyse. Pour une fois qu’il n’arrivait pas en retard au travail il fallait que ce soit le lendemain d’une soirée où il avait vidé tout ce qu’il avait pu d’alcool et une journée où le monde sonnait étrangement. Merveilleux.
Il avait la désagréable sensation que le son produit par chacun de ses pas dans le couloir sur-éclairé, par mesure de sécurité, s’en allait se perdre dans un vide abyssal et inconnu. Comme si toute matière autour de lui ne retenait plus le son et le laissait aller se promener où bon pouvait lui sembler. Son estomac n’appréciait pas vraiment. Espérant diminuer son malaise, Mikahil retira ses appareils de derrière ses oreilles, les plongea dans sa poche. Faisant abstraction de l’étrange écho qui résonnait dans sa tête il passa la porte du laboratoire.
Après un vague salut à la garde qui était postée devant l'accueil, il partit directement dans son bureau pour prendre quelque chose qui diminuerait la sensation de tomber dans le vide qui l'assaillait. En se laissant tomber sur son siège il pris quelques minutes pour reprendre ses esprits. Entre sa gueule de bois et les effets étranges qu’il subissait, il avait besoin d’un peu d’air.
En fermant les yeux il sentit le vertige l’assaillir de nouveau, comme si, soudainement, le monde autour de lui cherchait à l’engloutir. Comme si, au plus profond de lui quelque chose était en train de s'effondrer dans un vide infini. Son estomac se tordait en un angle étrange et il sentait la nausée le gagner doucement mais surement.
Il rouvrit ses yeux.
Tout autour de lui devint soudainement étouffant, comme si son environnement cherchait à le faire suffoquer. La lumière agressait ses yeux et ses oreilles sonnaient.
Ses oreilles sonnaient.
Perturbé il plongea la main dans la poche de sa blouse, les appareils s’y trouvaient toujours. Toujours aussi intrigué il donna un coup de pied dans son bureau.
Le son se répercutait nettement dans ses oreilles.
Sans vraiment comprendre il heurta de nouveau son pied à la barre de fer qui soutenait la table. Encore, encore et encore.
Le son se répercutait nettement dans ses oreilles. Encore, encore et encore.
Sentant son corps commencer à trembler, sous l’incompréhension, il entreprit de se lever. Lentement. Le monde tournait autour de lui, le vertige le reprit encore plus fort, ses tremblements devenaient de plus en plus violents. Son estomac se tordait de plus en plus, la nausée revenait à l'assaut et plus que probablement pas à cause de sa gueule de bois. Sans la moindre assurance dans ses jambes, il se dirigea en titubant vers la porte de son bureau.
Le vide se faisait de plus en plus présent autour de lui, comme si quelque chose essayait de l’engloutirl. Il prit une seconde pour fermer ses yeux et prendre une grande inspiration. Se concentrant sur ce qu’il pouvait encore sentir autour de lui, histoire de se raccrocher à sa réalité. Avant de pouvoir rouvrir ses yeux il se sentit partir en arrière et s'effondra au sol. Dans un éclair de lucidité il se rattrapa sur les coudes avant de s’écraser le crâne au sol. Sa respiration était erratique et son sang pulsait contre les parois de son crâne, comme s’il cherchait à broyer son cerveau. Sentant ses forces l’abandonner une fois de plus il se laissa tomber à plat sur le sol glacé. Se concentrant sur le bruit assourdissant de sa respiration il parvint à repousser le vide qui essayait de le dévorer. A bout de souffle il rouvrit les yeux et promena son regard sur le blanc de son faux plafond.
S’appuyant sur le mur le plus proche il se releva doucement et se traîna, non sans quelques hésitations, jusqu’à la porte. Une fois dans le couloir, il se dirigea lentement vers la zone médicale. Le trajet lui paraissait atrocement long, il n’avait que quelques mètres à faire mais dans son état rien ne lui semblait possible. Ce n’était pas tant le fait d’avoir recouvré l’ouïe ou qu’une espèce d’entité essayait de le dévorer de l'intérieur qui le perturbait mais plutôt l’absence d’autres personnes dans le couloir. Même sur une portion aussi petite du bâtiment C, le secteur de recherches sur les entités paranormales était connu pour grouiller de monde et d’activité quelque soit l’heure ou le jour. Les études sur les anomalies n’allaient pas se faire toutes seules après tout…
Après ce qui lui semblait être une éternité il poussa enfin la porte du centre médical. Le brouhaha à l'intérieur raviva sa migraine comme si, encore plus que le vide du silence, le bruit renforçait le malaise dont il était victime. Se tenant toujours au mur Mikahil traîna des pieds jusqu’à l'accueil du centre. Avec un soupir appuyé il jeta son badge d’identification sur le comptoir.
“- Dr. Mikahil Ruhe, Centre d’étude des entités physiques non humanoïdes… Accréditation Bêta. J’ai envie de gerber violent…”
Le monde tournait autour de lui, comme si quelque chose essayait d'agresser son cerveau de l'intérieur. La jeune femme derrière la vitre de l'accueil lui offrit un sourire compatissant, elle pris le badge entre ses mains et le scanna dans la machine à sa gauche. Poliment elle signa quelques mots.
Est ce que vous pouvez m’en dire plus sur vos symptômes docteur ?
Non sans un soupir il balaya l’air de sa main. Sa surdité était évidemment notée dans son dossier médical.
“ Allez savoir pourquoi mais j’entends aujourd’hui…”
La réceptionniste cligna des yeux et le regarda comme s’il sortait d’un cirque. Elle se reprit rapidement et se répéta, de vive voix cette fois ci.
“Pourriez-vous, Docteur, m’en dire plus sur vos symptômes ?”
“ J’ai envie de gerber et le monde tourne autour de moi… J’ai bu hier soir, mais, sincèrement, ça ressemble pas à une gueule de bois classique.”
Avec une petit hochement de la tête la jeune femme tapa quelques instants sur le clavier de son ordinateur et rendit à Mikahil son badge. Après plusieurs minutes, qui lui semblaient anormalement longues, elle leva de nouveau sa tête vers lui.
“Une infirmière va vous voir, vous pouvez vous diriger vers le box B-6”
Grommelant un peu, à cause du brouhaha ambiant qui lui donnait envie de faire un massacre dans le centre médical, il traîna ses pieds vers le box indiqué.
De l’autre côté de la Base-12, les esprits s’échauffaient aussi. Après des heures de vérifications et des milliards de calculs répétitifs les résultats étaient toujours et encore les mêmes : quelque chose clochait aujourd’hui. En fait, ce qui clochait ne se limitait malheureusement pas à la base, ni même au pays : le mal touchait toute la planète.
Dans les autres bases de l’Insurrection du Chaos, tous les chercheurs habilités avaient pu voir que ce matin sur leurs écrans, quelque chose clochait.
Mais, personne ne savait encore quoi.
Bien assise au fond de sa chaise de bureau, Djibrila se versa un quatrième café. Dans un soupir elle monta le son d'Echoes des Pink Floyd dans son casque et se tourna de nouveau vers son ordinateur. Elle avait réussi à faire une thèse de 174 pages sur les effets de la distorsion des corps lors d’un voyage dimensionnel à haute vitesse et à survivre à une panne généralisée des machines à café de la base avec seulement des dosettes et sans s’en faire voler une seule : elle n’avait plus peur de rien.
Elle posa sa tasse près de son clavier et commença à passer en revue les information que lui avaient envoyé le laboratoire d’analyse. De ce qu’elle lisait ce qui avait initialement été pris pour une épidémie d’un mal inconnu prenant la Base-12 d'assaut avait été reportée partout ailleurs dans le monde, pas seulement dans les infrastructures de l’Insurrection mais aussi chez d’autres groupes militants pour l’anormal ou encore chez des civils. L’hypothèse d’une maladie d’origine anormale n’était toujours pas totalement exclue, il était trop tôt pour tirer des conclusions, mais, s’il s’agissait d’un pathogène il avait été incroyablement rapide à se propager. Un laboratoire de Guyane Française avait aussi proposé l’hypothèse que le mal soit d’origine magnétique ou encore d’une perturbation spatiale de grande échelle.
Toutes ces idées étaient très intéressantes sans aucun doute, malgré tout Djibrila sentait que quelque chose n’allait pas dans les dossiers et les rapports d’analyse qu’elle lisait. En fait : elle ne voyais pas du tout de quel mal les dossiers parlaient. Elle ne ressentait aucun vertige, aucun mal être.
Un peu perturbée mais pas découragée elle repris sa lecture en commençant sa quatrième tasse de café qui attendait sagement sur le bureau. Inspirant un peu de la chaleur dégagée par sa boisson elle regarda autour d’elle, donnant un petit coup de pied au sol pour faire tourner sa chaise sur elle-même. Dans le mouvement l'élastique qui retenait la masse bouclée qu’étaient ses cheveux décida de prendre son envol et d’aller se loger sous sa bibliothèque, offrant au passage un goût de son après shampoing à Djibrila qui se retrouva avec de nombreuses mèches dans la bouche.
La surprise passée, elle repoussa sa crinière derrière son casque et entreprit de chercher son élastique. A genoux, sur le sol, elle passa son bras sous la bibliothèque et commença à fouiller. Malheureusement, par habitude, elle ne fit pas attention au cable jack de son casque qui la reliait encore à son poste de travail.
Dans un vol plané des plus gracieux, son ordinateur portable s’élança à toute vitesse vers elle, renversant au passage des dossiers un peu partout dans le bureau, mais épargnant miraculeusement la tasse de café. Dans le mouvement le câble du casque se détacha aussi du port. Prise au dépourvu par le vacarme, la jeune scientifique se retourna paniquée et sentit son estomac se nouer. Une sensation de vide et un profond vertige s’emparèrent brusquement d’elle.
Okay.
Maintenant elle voyait exactement de quoi parlaient les rapports…
L’estomac en vrac, elle se dépêcha de se réinstaller pour relire le plus vite possible les dossiers et les comparer avec son état. Maintenant qu’elle savait ce qu’elle étudiait elle était persuadée de pouvoir y trouver du sens. Une fois les nombreuses feuilles de papier rassemblées bien ordonnées dans leurs classeurs, et son ordinateur reposé bien en place , et heureusement sans séquelle, Djibrila remit l’embout de son casque à sa place et repris la lecture de son morceau.
Aussitôt le malaise s'effaça.
Le monde ne tournait plus, son estomac n’était plus tordu.
Un éclair traversa son esprit, elle se dépêcha de brancher son casque sur son portable et d’imprimer les dossiers envoyés par ses collègues guyanais et vénézuéliens avant de courir aussi vite que lui permettaient ses jambes dans le bureau de son supérieur.
Après plusieurs heures à comater dans l’un des lits du centre infirmier, Mikahil se sentait de nouveau assez en forme pour retourner essayer de travailler. Il avait fini de cuver son alcool
et même si le monde oscillait toujours devant ses yeux c’était déjà une nette amélioration de son état. Peu sûr de lui il pris la blouse et les baskets élimées qui étaient soigneusement roulées en boule au pied du lit, les enfila et se dirigea vers l’accueil. Avec un signe à la réceptionniste il quitta la zone médicale.
S’engageant dans le couloir, il se retrouva nez à nez avec le professeur Vareshki. Un banal collègue sans intérêt. Sans ménagement le professeur l'attrapa par l’épaule.
“ Hé, Ruhe ! Faut se pointer en salle de réunion. Bouge un peu.”
Sans attendre plus le professeur se dirigea vers la dite salle de réunion, emmenant Mikahil avec lui sans ménagement. Décidément quel collègue charmant…
Une fois devant la salle, Mikahil sentit enfin l’emprise sur son épaule se défaire et le professeur disparaître dans la masse de monde qui grouillait dans la salle. Ça sentait le message d'intérêt général à plein nez… Une fois entré dans la salle il s’accouda au mur et chercha des yeux la personne qui allait les sermonner.
Djibrila Ekho ?
La jeune femme se tenait derrière le pupitre qui lui avait été improvisé sur une estrade de fortune. Même si elle faisait visiblement tout pour ne rien laisser paraître elle était clairement submergée par le stress. Mikahil n’avait jamais eu l’occasion de travailler avec elle mais de ce qu’il pouvait tirer de ses rapport elle était particulièrement compétente.
Si la base commençait à faire appel à des gens compétent c’est que quelque chose de grave se passait.
Le brouhaha se fit plus calme jusqu'à se taire.
Prenant une grande inspiration, la jeune chercheuse appuya sur “lecture” et de la musique sorti des enceintes disséminées dans la salle. Sans prendre en compte les regards étonnés de ses collègues elle commença à lire ses notes.
“ Mes chers collègues, bonjours à vous. En ce 6 mars j’ai des nouvelles de la plus haute importance. Certains d’entre vous ont fait rapport de malaises et de sensations de vertiges aux équipes médicales de la base. Malheureusement ce mal ne s’étend pas qu’a notre base, ou même à notre pays : nous faisons face à un phénomène d’envergure mondiale.”
Hésitante, elle fit une pause dans son discours. Est ce qu’un parterre de chercheurs travaillant sur des anomalies et des événements paranormaux pouvaient la prendre pour une folle ?
Peut être bien.
Prenant une inspiration profonde elle reprit :
“Mes chers collègues. Ce que nous définissions jusqu'à présent comme le silence à disparu.”